RessourcesActualités

Au-delà du 8 mars

Au-delà du 8 mars

Corentin Sannié
7 March 2024
Au-delà du 8 mars

De nombreuses entreprises prennent la parole le 8 mars. Mais concrètement, qu’instaurent-elles le reste de l’année pour faire avancer les choses ? En 2024, le thème de cette journée est « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme ». Alors voici les pistes d’avantages à offrir à vos salariés pour le respecter.

Quelques chiffres

84%des femmes estiment que la maternité touche négativement leur carrière
3la maternité reste le 3ème motif de discrimination à l'embauche des femmes en 2022
80%des femmes consacrent 1h par jour aux tâches ménagères contre 36% des hommes

Sources : Conseil supérieur de l'égalité professionnelle (2018), 10ème Baromètre Défenseur des droits, Observatoire des inégalités (2020).

Congé menstruel

Il y a 15 jours, des députés socialistes défendaient un texte en faveur de la mise en place d'un congé menstruel en France. C’est un projet de loi qui fait débat, mais chez Benefiz, nous avons pris parti : nous vous conseillons de déployer ces congés au sein de votre entreprise.

Vous avez le choix. D’un côté, des collaboratrices qui viennent en pensant à tout autre chose que leur mission parce qu’elles vont passer des journées difficiles, avec des douleurs qui occupent toutes leurs pensées.

De l’autre des salariées qui peuvent se reposer et prendre soin d’elles, revenir en forme, conscientes du mieux-être que vous leur offrez, et donc pleinement investies pour réussir leur mission.

Pour appuyer notre avis, nous citons le DRH de Goodays, startup lilloise qui a instauré le congé menstruel en mai 2022.

On ne peut pas exiger de quelqu'un qui souffre qu'il vienne travailler. Ce n'est pas humain, d’une part, ce n'est pas productif parce qu'on crée une situation où le travail va être désordonné, mal fait, perturbé et puis on crée derrière du ressentiment, donc un problème sur la fidélisation des salariés.
Xavier MoliniéDRH chez Goodays

Certaines associations féministes craignent de donner une justification de plus aux discriminations dont sont déjà victimes les travailleuses. Mais comme le témoigne Lucie Santer, salariée de Goodays, cette initiative est un grand soulagement pour les salariées, qui se savent accompagnées en cas de problème.

Selon nous, ces congés sont bénéfiques pour vous comme pour vos collaboratrices. Ils prouvent que vous vous souciez de leur bien-être et renforcent la relation de confiance. Et cela, elles vous le rendront bien dans leur engagement au travail.

La mise à disposition de protections hygiéniques gratuites

Disposez des protections hygiéniques gratuites dans les toilettes de votre entreprise, et vous soutiendrez psychologiquement et financièrement vos salariées.

D’abord parce que vous les aidez à faire face aux imprévus, vous leur évitez de penser à en avoir toujours sur elles.

Ensuite parce que vous leur épargnez l’inconfort d’une demande discrète à une collègue dans l’open space. Même si nous souhaitons briser le tabou autour des règles, le sujet est encore intime pour beaucoup de personnes.

Enfin, parce que 4 millions de Françaises souffraient de précarité menstruelle en 2023, selon l’étude de Règles Élémentaires avec OpinionWay. Cette précarité touche particulièrement les 18-24 ans, qui sont 44% à connaître ces difficultés.

C’est un geste qui ne coûte pas grand-chose pour vous et qui peut grandement leur apporter.

Retour de congé maternité à temps partiel

Pour accompagner vos jeunes mères à leur retour au bureau, vous pouvez proposer de revenir à temps partiel sur un mois, mais rémunéré comme un temps plein. Ce retour progressif favorise la bonne ré-intégration de vos salariées dans leur mission.

L’arrivée d’un nouveau-né est un formidable événement, mais aussi un événement épuisant, surtout pour les femmes.

Une prise en charge à 100% des congés paternité

En 2021, un tiers des pères ne profitaient pas de leur congé paternité, d'après l'étude de la Drees. Pourquoi ?

Soit parce qu’ils se l’interdisent avec la pression des responsabilités (les plus hauts salaires). Soit parce qu’ils ne peuvent se le permettre (les plus bas salaires), l’indemnité forfaitaire versée par la Caf ne les incitant pas à prendre ces congés.

Pourtant, c’est bien cette situation qui est à l’origine des discriminations à l’embauche dont sont victimes les femmes. Les employeurs sont plus tentés d’engager des hommes pour avoir moins de congés à donner.

Pour en finir avec cette discrimination, complétez l’indemnité forfaitaire de ces messieurs afin d’assurer 100% de leur salaire en congé paternité. Vous pouvez aussi proposer de rallonger ce congé au-delà des 28 jours proposés par l’État (depuis 2021).

Inciter vos collaborateurs masculins à profiter de leurs droits, c’est aussi mieux les engager dans leur rôle de père. C’est éviter de faire peser la parentalité uniquement sur les femmes, alors qu’elles ont encore trop tendance à assumer cette charge seules.

Aide à la garde d’enfant / crèche inter-entreprise

C’est l’un des avantages dont les parents disent avoir le plus besoin.

Un avantage qui fidélise à coup sûr vos salariés, les soulageant l’importante charge mentale de la garde des enfants, notamment vos collaboratrices. En moyenne, les femmes accordent deux fois plus de temps par semaine que les hommes à la garde et l’éducation des enfants, aujourd'hui encore.

Grâce à cet avantage, vous assurez une place prioritaire à l’enfant, sans délai d’attente. Un luxe en 2024, alors que 56% des parents finissent par garder leurs enfants eux-mêmes, faute de disponibilité en crèches et micro-crèches (source : Drees).

En tant qu’entreprise, vous pouvez récupérer jusqu’à 83% de la somme avancée, sous forme d’avantages fiscaux, via le Crédit Impôt Famille et la déduction d’impôts sur les sociétés. En effet, la place en crèche est considérée comme une charge d’exploitation.

S’il vous est impossible de déployer un tel système, vous pouvez proposer notre outil Flex à vos salariés ! Accordez-leur un montant mensuel qu’ils peuvent dépenser entre 8 avantages, dont les chèques CESU, afin de financer la garde de leurs enfants.

Offrez de la flexibilité et des congés exceptionnels

De manière générale, pensez-vous faire un cadeau à votre entreprise en forçant vos salariés à venir au bureau même quand ils ont la tête chargée de sujets familiaux ?

Ils ne penseront qu’à cela, seront moins investis dans leurs tâches, et vous risquez de créer du ressentiment. Au contraire, faites preuve d’empathie, ouvrez le dialogue, adoptez une politique qui simplifie la vie des parents et ils seront fidèles à votre entreprise.

Offrez l’opportunité à vos salariés de télétravailler et d’adapter leurs horaires à leur mode de vie, quand cela est possible. Offrez plus de télétravail aux collaboratrices enceintes, pour leur épargner des efforts. Organisez vos réunions plutôt en milieu de journée, pour éviter de presser vos collaborateurs qui vont déposer ou chercher leurs enfants à l’école.

Vous pouvez aussi accorder des congés exceptionnels sur des dates clefs, comme la rentrée scolaire. Ou rémunérer des congés exceptionnels qui ne le sont pas, comme le congé pour enfant malade : la loi prévoit 3 jours de congés non rémunérés par an. C’est peu.

Aujourd’hui encore, ce sont les femmes qui ont plus tendance à assumer la charge de la parentalité. En accordant ces congés exceptionnels, vous permettez à vos salariés, hommes et femmes, de rester sereinement à la maison, sans crainte de perte de salaire. Mais aussi aux compagnes de vos salariés de partir au travail l’esprit serein.

Pour conclure

Les initiatives pour promouvoir le droit des femmes et l’égalité des genres au travail sont nombreuses et simples à déployer. Elles luttent contre les discriminations et permettent aux femmes d’envisager une carrière sereine. Loin de réclamer la lune, elles demandent avant tout plus d’empathie et plus d’accompagnement pour leur épargner la double peine (charge professionnelle + charge maternelle), encore trop pesante en 2024. Adoptez ces avantages et vous engagerez des collaboratrices compétentes et dévouées au sein de votre entreprise.

Corentin Sannié